Games Magazine
  • Accueil
  • News
  • Articles
  • Critiques
  • Qui sommes-nous ?
  • Magazine
  • Abonnement
Critiques 0

Codename S.T.E.A.M.
# Ligne embrouillée

By Martin Lefebvre @Martinmerlan · On 15 mai 2015


Il y a un grand jeu coincé dans Codename S.T.E.A.M. Un jeu audacieux même, un jeu de tir tactique à la troisième personne et au tour par tour (TBTTPS pour les intimes anglophones), qui dépasserait le Valkyria Chronicles de Sega (PS 3, PC, 2008). Seulement voilà, Intelligent Systems nous avait habitué à la ligne claire : Advanced Wars réduisait la guerre à sa plus simple expression tactique, aussi radieuse qu’impitoyable. Mais à l’image du dernier Fire Emblem, bien loin des autres épisodes de la série, Codename S.T.E.A.M. frôle le kitsch, la surcharge.

Kitsch, l’histoire que raconte Codename S.T.E.A.M. l’est assurément. Elle serait à sa place sur un paquet de céréales : Lincoln, revenu d’entre les morts, dirige une bande de soldats à vapeur piochés dans le domaine public américain. Tom Sawyer, le lion du Magicien d’Oz et Randolph Carter – l’explorateur du monde des rêves lovecraftien – combattent des acariens de l’espace qui en veulent à la reine Victoria. Si Snap Crackle et Pop n’appartenaient pas à Kellogg’s, nul doute qu’ils seraient eux aussi de la partie. Malgré l’enjouement de tout ce beau monde, malgré les clins d’œil appuyés, l’univers au steampunk pétillant tombe désespérément à plat.

La mission de nos marines à piston consiste généralement à traverser un niveau parsemé d’embûches, tout en explorant les moindres recoins pour collecter les différents bonus qui s’y cachent. Intelligent System possède incontestablement la science du level design, et multiplie les chausse-trappes, les passages secrets, les goulets d’étranglement et les retournements de situation provoqués par des renforts inopportuns. Pour s’en sortir, le joueur dispose heureusement d’un bel arsenal. Chacun des quatre soldats qu’il emmène au feu possède ses atouts propres : le lion saute afin d’atteindre des hauteurs autrement inaccessibles, Tiger Lili – l’indienne de Peter Pan – soigne ses partenaires au mortier, The Fox a un fusil de sniper… Passé les premières heures, on est libre d’expérimenter pour trouver l’équipe qui convient le mieux à notre style de jeu et qui nous permettra de résoudre l’énigme posée par chaque niveau. Codename S.T.E.A.M. nous met sous pression, et il faut compter le moindre point de vapeur pour se sortir des situations les plus compromises.

Intelligent Systems réclame de son joueur une rigueur d’exécution, mais les outils qu’il lui donne manquent de précision. On peut admirer l’absence de carte, qui nous réduit à observer le terrain du seul point de vue des personnages, mais la caméra est trop capricieuse pour donner une perspective claire du champ de bataille, et il arrive trop souvent d’être pris par surprise ou de se perdre dans des niveaux où certains ennemis sont parfois masqués par le décor. Pour tout dire, Codename S.T.E.A.M. semble trop à l’étroit sur la 3DS, et serait sans doute plus confortable sur la WiiU. Le petit écran, le manque de précision du stick virtuel permettant de viser pour placer des coups critiques, finissent par rendre l’expérience plus épuisante que gratifiante. Et que dire de choix de design peu compréhensibles, comme cette manière de nous forcer, si l’on veut rejouer un niveau pour améliorer son score, à reprendre en entier un épisode du jeu ?

Le studio ne nous avait pas habitué à ce genre de problèmes de finition, qui embrouillent inutilement l’action. On peut tout à fait estimer que Codename S.T.E.A.M. est un vivifiant jeu expérimental, bourré de maladresses comme de bonnes idées. Mais l’on attend un peu plus d’Intelligent Systems, et vu le peu de succès du titre, il est malheureusement peu probable que le développeur ait l’occasion de revoir sa copie.

//
Codename S.T.E.A.M.

Développeur : Intelligent System
Editeur : Nintendo
Pays : Japon
Plateforme : Nintendo 3DS

Share Tweet

Martin Lefebvre

You Might Also Like

  • Articles

    Life is Strange Ep. 3
    # Transition

  • Articles

    Bloodborne
    # Attraction lunaire

  • Critiques

    Axiom Verge
    # Retour au technodrome

No Comments

Leave a reply Cancel reply

Suivez-nous

Follow @@gameslemag

Publicité

  • Popular
  • Comments
  • Tags
  • Isbarah
    # Quand Dodonpachi rencontre Shadow of the Colossus

    7 août 2015
  • The Evil Within : The Consequence
    # Le jeu le mieux éclairé du monde ?

    20 août 2015
  • Shinji Mikami, Master of Horror
    # Interview ratée avec M. Resident Evil

    20 juillet 2015
  • Pillars of Eternity
    # Serious Roleplaying Game

    7 avril 2015
  • Bloodborne
    # Attraction lunaire

    17 juillet 2015
  • The Coop Times
    # L’enfer du journalisme

    25 mars 2015
Indépendant indé games magazine festival Japon games A MAZE nintendo France RPG Shinji Mikami Life is strange Berlin zelda DONTNOD gratuit rétro entretien

Facebook

  • Accueil
  • News
  • Articles
  • Critiques
  • Qui sommes-nous ?
  • Magazine
  • Abonnement

À propos de Games

Entretiens, portraits, analyses, critiques, reportages, enquêtes...
Tous les trimestres en kiosque, Games, la revue culturelle du jeu vidéo.

Archives

  • août 2015 (4)
  • juillet 2015 (9)
  • juin 2015 (8)
  • mai 2015 (4)
  • avril 2015 (10)
  • mars 2015 (2)
  • décembre 2014 (4)

Derniers articles

  • Dans les coulisses d’Oxenfree,
    comédie horrifique mêlant Telltale et Chahi

    28 août 2015
  • The Evil Within : The Consequence
    # Le jeu le mieux éclairé du monde ?

    20 août 2015
  • Isbarah
    # Quand Dodonpachi rencontre Shadow of the Colossus

    7 août 2015

Rechercher

© 2013-2015 2b2m