Lorsque le jeu vidéo s’intéresse au dur métier de journaliste, cela donne The Coop Times, jeu sur navigateur qui apprend à se méfier des deadlines comme de la peste. Drôle et créatif.
« Les deadlines, bon sang. Les deadlines sont toujours là pour vous étouffer. Toujours ! » raconte le héros. « Elles vous écrasent, vous oppressent, et lorsque vous pensez être sur le point de mourir, elles resserrent encore plus leur étau. Vous n’avez alors pas d’autre choix que de balancer cette énième version pitoyable avant qu’il ne soit trop tard, parce que votre vie en dépend. » Ce personnage voûté et désabusé, s’affairant clope au bec sur sa machine à écrire, c’est vous.
Au lieu de vous placer devant un laptop dans un coffee shop, The Coop Times vous glisse dans la peau de l’archétype du journaliste old school. Bien déterminé à lutter contre les deadlines, vous êtes recroquevillé devant un bureau déprimant aux relents de café tiède et de tabac froid. Conformément aux souhaits de vos chefs de rubrique, vous devez rédiger avec intégrité et éthique un article lisible, avant que l’effrayante barre noire symbolisant la deadline ne vienne effacer tout ce que vous avez accompli. Il vous faut ainsi taper un maximum de caractères (au moins 5 lignes) en un minimum de temps pour être en mesure de soumettre ledit papier et d’échapper ainsi au game over. Sachant qu’un certain nombre d’éléments, comme le blasphème, sont proscrits. Le résultat est drôle, et montre avec ironie que jeu vidéo et travail ne sont pas nécessairement antinomiques.
Mais l’expérience ne s’arrête pas là : après avoir proposé votre article avec succès, vous recevez un retour du comité éditorial. Puis votre papier est immortalisé – dans la vraie vie cette fois – sur un site regroupant l’ensemble des articles générés depuis le jeu, dont certains constituent des monuments d’absurdité. Si la plupart sont truffés de coquilles, le créateur de The Coop Times a promis de veiller au grain.
Pour vous lancer à votre tour, rendez-vous ici. Mais attention : il vous faudra utiliser la langue de Shakespeare et composer, faute de touche « retour arrière », avec d’éventuelles scories. À vos claviers !
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[…] Via Alexandre Jourdain […]